Pendule à l’éléphant en bronze patiné et doré, le cadran à chiffres romains et arabes surmonté d’une figure d’enfant (manque) reposant sur un éléphant à patine translucide, la base à motifs de feuillages et rocailles.
La base signée ST GERMAIN, pour Jean-Joseph de Saint Germain, bronzier reçu maître en 1748.
Le cadran et le mouvement signés de Pierre Philippe Barat à Paris, horloger reçu maître en 1742.
Époque Louis XV.
H.: 49 cm, L.: 37 cm, P.: 16,5 cm
Estimation 30 000 / 40 000 € – vendue 85 000 €
Ader, Paris, lot 208, 18 décembre 2015
La signature relevée sur la terrasse de bronze doré de cette pendule permet d’en attribuer avec certitude la paternité à Jean-Joseph de Saint Germain (1719-1791).
Jean-Dominique Augarde dans son article de référence sur ce grand bronzier l’établit de façon certaine en la distinguant notamment d’une autre signature également parfois répertoriée (J-D. Augarde, Jean-Joseph de Saint Germain, bronzier, L’Estampille l’Objet d’art, n°308, décembre 1996, p. 62-82). L’auteur précise également que ses modèles parmi les plus prestigieux, de pendules au chinois, à l’éléphant ou au rhinocéros, ainsi que son célèbre cartel de Diane chasseresse, furent imaginés alors que le jeune Saint Germain n’avait encore que vingt-huit ans, c’est-à-dire avant 1750. Ces éléments excluent une quelconque participation de son fils Jean-Baptiste (maître bronzier en 1766) lequel semble avoir exercé une activité de très faible ampleur.
Une annonce commerciale citée par Pierre Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1987, p. 429), publiée cependant par le père ou le fils, mentionne: «Saint Germain, fondeur, ciseleur et doreur, fait et vend toutes sortes de boîtes [de pendule] (-) boîtes éléphantes (sic), à lion, à taureau et autres (-).
On répertorie un certain nombre de pendules à l’éléphant réalisées par Jean-Joseph de Saint Germain, l’une, illustrée dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p. 123, présente une terrasse plus simple et se trouve surmontée d’un singe (signée de l’horloger Baillon et conservée à la Résidence de Bamberg). Parmi les pendules les plus abouties, la base à larges rocailles, feuillages et agrafes, figure une pendule posée sur une boîte à musique (Vente Berlin, ancienne collection Bodenstein, 6 et 7 avril 1909, lot 79).
Plus proche encore, une autre pendule à l’éléphant, passée récemment sur le marché de l’art, identique à notre exemplaire, signée de Saint Germain et de l’horloger Gilbert, provenait probablement du duc de Gontaut-Biron et se trouvait mentionnée en 1788; l’éléphant était également revêtu de cette belle patine translucide tirant sur le rouge (vente Paris, Christie’s, le 17 décembre 2003, lot 345).