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Importante commode par Etienne Doirat

Importante commode en placage de bois de rose à motifs géométriques, ouvrant à sept tiroirs sur trois rangs, les montants galbés reposant sur de petits pieds cambrés, belle ornementation de bronzes dorés à décor de mascaron empanaché, bustes de femme dites espagnolettes, sphinges, cartouche feuillagé et sabots en volutes ; dessus de marbre brèche d’Alep ; estampillée de Pierre Migeon.

Attribuée à Etienne Doirat.
Époque Régence, vers 1720-1725.
H : 87 cm, L : 152,5 cm, P : 68 cm

Estimation 50 000 –  80 000 € / Adjudication : 165 000 €
Ader, Paris, 24 juin 2016

Référence bibliographique
J. D. Augarde, « Etienne Doirat, menuisier en ébène » in The John Paul Getty Museum Journal, volume 13 / 1985, p. 46.

La célébrité et le succès de Pierre Migeon (1696-1758) est autant à placer au crédit de sa brillante carrière d’ébéniste qu’à son activité de marchand particulièrement prospère.

Migeon estampilla et commercialisa de nombreux meubles dont la paternité revient à d’autres ébénistes. On reconnait aujourd’hui notamment une collaboration fructueuse avec Jacques Dubois (S. Mouquin, Pierre IV Migeon, Paris, 2001, p. 119) mais aussi avec les ébénistes Jean Charles Saunier, Bon Durand, Louis Simon Painsun, François Mondon, Hubert Hansen et d’autres dont on répertorie des meubles portant leurs doubles estampilles.

Etienne Doirat (vers 1670-1732) bénéficie d’un prestige tout aussi important et apparaît aujourd’hui comme un ébéniste d’une grande créativité pour le premier tiers du XVIIIe siècle. On lui doit notamment la belle commode extrêmement mouvementée du musée Getty à Los Angeles (72.DA.66) et l’impressionnant bureau plat et cartonnier conservé à la Huntington Gallery à San Marino.

Plusieurs éléments stylistiques ne laissent aucun doute quant à l’attribution à Doirat. Parmi les plus importants, on note la très rare échancrure marquant le tablier, cette caractéristique très rare se retrouve sur une autre commode estampillée de Doirat (vente Sotheby’s Londres, ancienne collection de Mrs. Guinebere, le 29 mai 1970, lot 105 ; illustrée dans J. D. Augarde, Etienne Doirat, menuisier en ébène, The John Paul Getty Museum Journal, volume 13 / 1985, p. 46).

Cette commode constitue une version simplifiée de notre exemplaire. D’un gabarit plus petit, sa structure est cependant identique avec un premier rang de tiroir en ceinture surmontant un grand tiroir et deux tiroirs moins haut dans le bas. L’échancrure du tablier est cependant d’un dessin plus simple, la nôtre montrant un mouvement supplémentaire au centre. On y retrouve les mêmes poignées et les mêmes chutes mais un décor de bronze sans cartouche central et bien sûr sans l’extraordinaire mascaron dans l’esprit d’André Charles Boulle.

Doirat a cependant eu plusieurs fois recours au principe du cartouche central, notamment sur deux commodes estampillées, l’une vendue chez Ader, le 29 juin 1994, lot 65, l’autre chez Sotheby’s le 23 juin 1985, lot 800 ; mentionnons également la commode déjà citée du musée Getty et une autre provenant de l’ancienne collection Eugène Kraemer, vente Paris, le 5 mai 1913.

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