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Deux importantes armoires à médailles

Deux importantes armoires à médailles formant paire en marqueterie en contrepartie d’écaille et de laiton et monture de bronze doré, l’une par l’atelier d’André-Charles.

Boulle, vers 1720/1730, et probablement restaurée par Jean-Faizelot Delorme, l’autre vers 1760/1770 la façade ouvrant à deux vantaux à décor de rinceaux, centrés d’un masque d’Apollon, ornés des figures de Socrate et Aspasie dans un entourage de sept médailles de l’Histoire de Louis XIV, avec des équerres dans les angles; les côtés à décor de rinceaux feuillagés; l’une estampillée J.F.L. DELORME; l’autre marquée du JME Haut.
130,5 cm, larg. 122 et 124 cm, prof. 44,5 et 45 cm
Height 51 in; width 48 in and 48¾ in; depth 17½ in and 17¾ in (2)

Estimation 600 000 / 1 000 000 €
Collection Robert de Balkany, Leclère-Sotheby’s, Paris, 20 septembre 2016/

PROVENANCE
– Probablement ancienne collection du duc de Sutherland à Stafford House, vers 1848 (visible sur une vue d’intérieur)
– Ancienne collection Ogden Mills (1857-1929), acquises vers 1910 pour son hôtel au 73 rue de Varenne, puis sa fille Béatrice, comtesse de Granard, puis par descendance
– Vente Christie’s à Londres, The Exceptionnal Sale, le 4 juillet 2013, lot 20

BIBLIOGRAPHIE
A. Pradère, « Les armoires à médailles de l’Histoire de Louis XIV par Boulle et ses suiveurs » in Revue de l’Art n°107, 1997

Two gilt-bronze mounted tortoiseshell and brass marquetry armoires à médailles forming pair, the first one by Boulle workshop, circa 1720/1730, and probably restored by Jean-Faizelot Delorme, the second one circa 1760/1770

Sur les vingt-cinq d’armoires à médailles répertoriées aujourd’hui par Alexandre Pradère, seules huit d’entre elles appartiennent à des collections privées, dont les deux exemplaires de la collection de Robert de Balkany. L’article d’Alexandre Pradère rassemblant l’ensemble des informations disponibles sur le sujet, il convient simplement d’insister sur le succès ininterrompu de ces meubles depuis leur création probablement à la fin de la Régence, vers 1720-1725. L’étude des prix de ces armoires obtenus en vente publique reflète une certaine stabilité dans le courant du XVIIIe siècle avec un prix moyen de 1000 livres par meuble entre 1762 et la fin du siècle qui connaît une baisse générale des prix. Il fallait donc plus ou moins compter 2000 livres pour s’offrir une paire d’armoire à médaille dans la seconde moitié du siècle (le record étant de 3000 livres lors de la vente Gaillard de Gagny en 1762, les armoires sont alors présentées comme étant l’ouvrage de Boulle père).

Les armoires à médailles sont très bien représentées dans les collections publiques et les musées. Six sont conservées au château de Versailles, deux au Palais de l’Elysée et deux au ministère des affaires étrangères. Cinq d’entre elles se trouvent en Angleterre, deux au château de Windsor, deux au château de Chatsworth et une à l’Ashmolean museum à Oxford. Enfin deux armoires sont aujourd’hui conservées au musée de l’Ermitage à Saint Petersburg permettant d’en totaliser dix-sept. Les huit autres se trouvaient réparties entre les anciennes collections Beauvau (deux armoires), Patino (deux armoires) et Ogden Mills (quatre armoires).

Il ne serait pas surprenant d’utiliser le terme de paire pour qualifier la juxtaposition de deux meubles en contrepartie en tant que paire ce type de meuble en marqueterie dont le découpage des plaques de laiton et d’écaille de tortue implique la création d’une « première partie » (sur fond d’écaille) et une contre-partie (sur fond de laiton). On trouve en effet tout au long du XVIIIe siècle des armoires à médailles présentée en pendant ; les deux, soit sur fond d’écaille, soit sur fond de laiton. Il est intéressant de citer à ce titre la vente Le Bœuf, le 8 avril 1783, lot 210 : « Deux armoires semblables aux précédentes, mais en contre-partie ; l’on ne peut rien avoir de plus noble ni de plus riche que ces quatre meubles pour l’ornement des cabinets (…) ». Cet éloge valant pour les quatre meubles, le lot précédent correspondant à deux autres armoires en première-partie, montre très clairement la façon dont on les présentait. La vente Lebœuf par ailleurs illustrée, apporte une confirmation de l’identification du modèle (voir illustration).

La collection Ogden Mills
Fils d’un richissime banquier américain qui lui laissa à sa mort une fortune considérable, Ogden Mills (1856-1929) appartenait à de nombreux conseils d’administration de sociétés dans lesquelles son père avait investi. Passionné de courses de chevaux, il s’y consacra et mena de nombreux chevaux à la victoire. Sa fille Béatrice (1883-1972) épousa Lord Granard en 1909, ils s’installèrent à Paris dans l’hôtel de Taverny au 73 rue de Varenne qu’ils aménagèrent dans les années 20 et constituèrent une très importante collection de mobilier du XVIIIe siècle.

Ogden Mills possédait notamment deux autres armoires à médailles, en première et contrepartie, vendues chez Christie’s à Londres le 5 juillet 2013, lot 30.

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