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Deux encoignures en satiné

Deux encoignures en satiné, les côtés incurvés et moulurés à pilastre à décrochement dans le bas réunis par un tablier mouvementé, dessus de marbre blanc (un coin réparé sur l’une) surmontant un tiroir, l’une ouvrant à droite, avec la marque au feu CP couronné avec une ancre au centre et les numéros inscrits à l’encre : DU N°14 /I/G sur le dessus, dans le tiroir et au revers du marbre ; l’autre ouvrant à gauche, avec la marque au feu CP couronné avec une ancre au centre et les numéros : DU 19/I/G sur le dessus et au revers du marbre, avec également l’estampille de Roger Vandercruse Lacroix (ébéniste reçu maître en 1755) et JME (en dessous, sur la tranche du panneau postérieur gauche).
Attribuées à Simon Oeben.
Époque Louis XV, vers 1765-1770.
H : 83,5cm, L (d’un côté) : 34 cm

Estimation 15 000 / 20 000 €

Collection Jacques Malatier, Laurent de Rummel-Ader, 10 octobre 2018

Provenance :
Le duc de Choiseul-Stainville (1719-1785) au château de Chanteloup jusqu’en 1785, son épouse Louise Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul-Stainville (1734-1801) jusqu’en 1786, le duc de Penthièvre (1725-1793) au château de Chanteloup.

Vente Paris, étude Audap et Solanet, le 26 mars 1995, lot 125.

Bibliographie et exposition :
« Chanteloup. Un moment de grâce autour du duc de Choiseul », cat. exp., Paris, 2007, p. 245-247.

Deux arguments principaux plaident pour une attribution à l’ébéniste Simon Oeben : le premier réside dans le style de ces meubles, en placage de satiné ou acajou satiné (appelé bois des Indes dans les inventaires de Chanteloup pour le distinguer de l’acajou), sobre en bronzes et finalement très proche de son frère Jean-François dans son usage du néoclassicisme encore naissant des années 1765-1770 ; le second de nature historique puisque l’on sait parfaitement que l’ameublement du château de Chanteloup lui fut en grande partie confié, pour ce qui est de l’ébénisterie bien entendu. évacuons d’emblée également la question de la présence de l’estampille de RVLC dont on se souvient qu’il était un sous-traitant sinon de Simon, du moins de Jean-François Oeben ; RVLC étant par ailleurs bien incapable de faire face à une commande d’une telle ampleur (une cinquantaine de petites pièces d’ébénisterie en 1769), Simon Oeben également aussi, sans doute, puisqu’il fit appel à lui.

Rappelons que la marque au feu de Chanteloup (CP couronné) que l’on retrouve sur nos deux meubles est postérieure à l’achat du château par le duc de Penthièvre en 1786 mais que les meubles en eux-mêmes correspondent bien à l’ameublement du duc de Choiseul vers 1770. Les numéros peints à l’encre désignent les appartements 14 et 19 tels que décrits dans les différents inventaires. Ils nous indiquent que les deux encoignures bien qu’identiques, ne figuraient pas ensemble dans une même pièce ; leur usage plus adapté à l’époque à un cabinet de toilette nous le laissait déjà entrevoir. Il est donc probable que leur mariage ait été scellé à l’occasion de la vente aux enchères des meubles du château en 1794. L’encoignure de l’appartement n°19, l’une des belles suites de pièces du château de Chanteloup, est décrite dans l’inventaire après décès du duc de Choiseul en 1785 dans la garde-robe : « une encoignure avec sa tablette de marbre blanc ». 

L’encoignure de l’appartement n°14 est quant à elle mentionnée dans l’inventaire réalisé à la demande du duc de Penthièvre en 1787, dans la garde robe de l’appartement : « une encoignure en bois satiné à dessus de marbre blanc » puis en 1794 dans l’inventaire des meubles qui appartenaient (sic) à la duchesse d’Orléans, fille du duc de Penthièvre : « une encoignure de bois satiné et son dessus de marbre blanc » (Chanteloup. Un moment de grâce autour du duc de Choiseul, op. cit.).

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