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Bureau en marqueterie d’écaille rouge

Bureau en marqueterie d’écaille rouge et de laiton gravé, le plateau à décor dans le goût de Jean Bérain de personnages de la Comédie italienne, putti, oiseaux, caryatides antiques, vases, chimères et écureuils dans un entourages de rinceaux de feuillages à encadrements et noeuds de ruban, reposant sur un caisson de sept tiroirs et un guichet encastré postérieurement dans piétement constitué de montants et de pieds en bois noirci; les éléments de marqueterie du début du XVIIIe siècle, les bronzes dorés du
XVIIIe siècle.
En partie d’époque Louis XIV (transformation).
H. 86 cm – L. 133 cm – P. 74 cm

Estimation 50 000 / 80 000 €
Collection Robert de Balkany, Leclère-Sotheby’s, Paris, 20 septembre 2016.

Provenance:
Ancienne collection Gérard Mille, hôtel Granard, rue de Varenne, Paris.
Exposition: «Louis XIV, faste et décors», cat. exp., musée des Arts décoratifs, Paris, 1960, pl. XXX, n°77 présenté comme d’époque Louis XIV.

Des panneaux de laque ornant les commodes et autres secrétaires, à la porcelaine montée, et en passant par l’incrustation de plaques de pierres dures, le remploi d’éléments de décor souvent plus anciens et en tous cas conçus pour une autre destination demeure un des grands principes du mobilier français du XVIIIe siècle; il donna naissance ainsi à ce que l’on considère comme parmi les plus grandes réussites dans le domaine.

Les panneaux de marqueterie d’écaille et laiton réutilisés à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe relèvent très précisément de cette pratique. Elle s’illustre aussi bien en France qu’en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle. Signalons à cet égard que le marché de l’art à cette époque se concentrait essentiellement sur les productions neuves. Lors des grandes ventes aux enchères de l’époque, les meubles et objets d’art du XVIIIe siècle étaient principalement achetés par des marchands de curiosités dont le seul débouché réel se trouvait en Angleterre. Ce fût donc l’occasion d’une remise au goût du jour ainsi que bien souvent d’un enrichissement de meubles d’époque Louis XIV ou
Louis XV, destinés à la clientèle anglaise. Il est intéressant de noter – sans pour autant pouvoir préciser les dates et les contextes de cette évolution – que le mobilier et les objets d’art anciens n’acquièrent véritablement leur statut d’objet de collection, lequel s’accompagne d’un certain culte pour leur intégrité, que dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Les modifications et embellissements du meuble présenté, en partant d’un bureau à huit pieds dit Mazarin, en lui remplaçant sont piétement par des pieds cambrés et en lui ajoutant des bronzes dorés du XVIIIe siècle conçus à l’origine pour d’autres meubles, correspond à une pratique relevant de la parfaite bonne foi et illustrant un moment précis de l’histoire du goût.

Une illustration assez révélatrice de ce qui précède est incarnée par la Wallace Collection de Londres, citons à cet égard parmi d’autres les exemples du cabinet F17, des bas d’armoire F 384-5, mais surtout du bureau F60; ces trois meubles ayant subis des altérations dans la première moitié du XIXe siècle. Le dernier bureau, né comme commode en 1715 a été transformé en Bureau vers 1850, en remployant la plupart des éléments de marqueterie (P. Hughes, The Wallace Collection catalogue of furniture, Londres, 1996, T II, n°169, p. 792-795).

Provenance:
– Collection Gérard et Hervé MILLE, Hôtel de Broglie, rue de Varenne, Paris.
– Par descendance à l’actuelle propriétaire.

Bibliographie:
– Gérard Mille, Période baroque, in Connaissance des Arts [n°102] du 1er août 1960.
– Petit appartement grand goût, in L’oeil, n°100, avril 1963.
– The Best in European Decoration, New York: Reynal & Company, Inc. 1963.

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